Société Civile et Démocratie Participative – Séminaire de restitution de l’étude des pratiques des organisations du Souss – Massa
Migrations & Développement et ses partenaires ont organisé un séminaire portant sur la restitution de l’étude sur les pratiques des organisations de la Société Civile en matière de citoyenneté, de promotion de la démocratie participative et des Droits Humains, le 26 avril 2018 à la Chambre d’Agriculture d’Agadir.
Le séminaire a réuni des acteurs institutionnels, des collectivités territoriales et des organisations de la société civile de la région Souss-Massa. Au total, plus de 80 personnes étaient présentes, 53 associations représentées dont 17 associations de femmes et 13 associations de jeunes. La rencontre fut l’occasion de lancer le projet ainsi que le débat régional sur le rôle de la société civile dans la promotion de la démocratie et de la participation citoyenne à travers la présentation des premiers résultats de l’étude et le partage des expériences initiées par des acteurs de région et d’autres au Maroc.
Après les allocutions officielles, le séminaire s’est déroulé en deux temps. Le premier consacré à la présentation du projet « Société Civile et Démocratie Participative », ainsi que celui du Plan d’Action National en matière de Démocratie et des Droits de l’Homme que le Maroc a lancé récemment. Le deuxième a permis d’exposer plusieurs expériences menées en matière de démocratie participative, à travers une intervention de l’Espace Associatif sur son projet d’appui à la participation démocratique au Maroc, et celui de la commune de Belfaa sur son expérience menée dans le cadre de l’élaboration de son plan d’actions.
Rythmé par des temps de débats et d’échanges avec les participants, ce séminaire a permis à toutes et tous de réagir aux différentes interventions, de partager leurs expériences et de lancer un véritable débat sur les questionnements posés par les thématiques abordées dans le cadre du projet. Les principaux sujets abordés peuvent se résumer en quatre volets :
- Malgré le fait que les lois organiques des collectivités locales encouragent la participation des citoyens dans les politiques publiques locales, les expériences réelles menées jusqu’à présent au Maroc relèvent davantage de volontés individuelles que de portage politique institutionnel. Ceci soulève la question de la révision du cadre juridique et institutionnel pour garantir la mise en œuvre et la continuité des bonnes pratiques à l’échelle des collectivités territoriales.
- L’article 149 de la loi organique 113-14 qui oblige les associations à posséder le statut d’utilité publique pour avoir accès aux financements publiques, ce qui a entravé la mise en place de certaines expériences dans la région du Souss Massa.
- Le défi de l’application de la démocratie participative et la mise en œuvre des mécanismes et opportunités offres par la loi reste le grand défi devant les élus et les institutions concernées.
- Les ressources humaines restent un élément important dans le processus démocratique, vu leurs rôles dans le maintien et la continuité des expériences de démocratie participative.
Retenons de cette journée riche en échanges que la mobilisation de divers acteurs à enclencher plusieurs réflexions partagées sur les constats, les freins et les bonnes pratiques en termes de mise en œuvre effective de la démocratie participative. Il est en ressorti de nombreuses recommandations :
- Le plaidoyer pour la poursuite des expériences de démocratie participative sur le terrain, et pour qu’elles soient liées davantage aux institutions qu’aux individus,
- Le renforcement de la formation et l’accompagnement des ressources humaines des collectivités territoriales, condition nécessaire pour que les mécanismes mis en œuvre et les lois régissant les collectivités se retrouvent de façon cohérente,
- La valorisation des expériences pilotes menées dans la région et l’établissement d’un référentiel de bonnes pratiques pour mener à l’établissement d’une culture de la reconnaissance et de partage entre les acteurs locaux,
- L’application et la mise en œuvre des résultats du dialogue national de la jeunesse et de l’action associative,
- La nécessité du changement de code de libertés publiques,
- L’institutionnalisation du volontariat par une loi qui le régit,
- La révision de la loi qui régit l’utilité publique et le cadre légal des associations,
- La création d’un centre de formation des acteurs sociaux au niveau de la région Sous Massa.
Projet Société Civile et Démocratie Participative en partenariat avec :
Association Femmes du Sud | Forum des Initiatives des Jeunes |
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