Quand la formation redonne un avenir
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M&D
Les parcours inspirants de Solange et Thierry
Pour de nombreuses personnes migrantes, l’exil est un pari risqué, souvent motivé par l’espoir d’un avenir meilleur. Mais une fois sur place, la réalité peut être bien différente. Quand la formation redonne un avenir, le changement devient possible. C’est dans ce contexte que le projet Territorialisation des Politiques Migratoires, porté par Migrations & Développement (M&D) et ses partenaires associatifs, agit concrètement en soutenant l’accès à la formation professionnelle.
Parmi les bénéficiaires, Solange et Thierry témoignent avec force de ce que la formation peut changer. Retour sur deux trajectoires de résilience et de dignité retrouvée.

Lorsque Solange Tagro quitte la Côte d’Ivoire, c’est avec l’espoir d’un avenir meilleur. Encouragée par une amie commerçante qui voyage régulièrement entre Abidjan et le Maroc, elle se laisse convaincre que la vie y est plus facile, les opportunités plus nombreuses. Mais dès son arrivée, la réalité la rattrape brutalement.
Désillusionnée mais fière, Solange refuse de retourner au pays les mains vides. Elle enchaîne alors les petits boulots pour survivre : femme de ménage à Casablanca, ouvrière dans une poissonnerie à Dakhla, puis employée agricole dans les fermes de la région d’Agadir. La vie ne lui fait pas de cadeaux, mais elle tient bon.
C’est à Agadir, par hasard, qu’elle découvre sur un groupe WhatsApp l’existence d’une association qui propose des formations professionnelles gratuites pour les migrants. Elle s’inscrit à une formation en esthétique. Ce fut, selon elle, un tournant décisif.
Aujourd’hui, Solange est à la tête de son propre petit salon installé dans le souk. Grâce à ce métier, elle est devenue autonome, fière de vivre de son travail et de pouvoir envoyer de l’argent pour ses trois enfants restés en Côte d’Ivoire. Elle ne cesse d’apprendre et de se perfectionner. Elle mesure chaque jour l’importance d’avoir eu accès à cette formation, qui lui a non seulement offert un métier, mais aussi une nouvelle vie.

Quand Thierry Nagwessi quitte le Cameroun en 2018, son objectif est clair: rejoindre l’Europe. Mais le destin, combiné aux obstacles croissants de la traversée de la Méditerranée, le conduit jusqu’à Agadir. Ce n’était pas prévu, mais c’est là qu’il finit par poser ses valises.
Ses débuts au Maroc sont marqués par de grandes difficultés. Sans ressources ni réseau, Thierry survit grâce à la charité, aux feux rouges de la ville. Refusant de s’habituer à cette vie, il s’installe en périphérie d’Agadir, là où les loyers sont un peu plus abordables. Mais il garde une conviction profonde : celle que seule la formation et l’accès à un métier pourraient lui permettre de vivre dignement. .
C’est ainsi qu’il apprend, par le bouche-à-oreille, qu’un projet de formation professionnelle à destination des personnes migrantes a été lancé par l’Association des boulangers et pâtissiers, avec le soutien financier de Migrations & Développement, en partenariat avec le Comité d’Entraide Internationale (CEI). Il saisit cette opportunité avec détermination.
Thierry se forme à la pâtisserie. À l’issue de la formation, l’atelier qui l’a accueilli lui propose de continuer à travailler avec eux, en contrepartie d’une rémunération modeste. Grâce à son sérieux et à sa passion, il finit par devenir chef d’une branche de cette pâtisserie. Aujourd’hui, il travaille à son compte depuis son domicile, et parvient à subvenir à ses besoins.
Mais son parcours ne s’arrête pas là. Thierry a choisi de transmettre ce qu’il a appris : il accompagne désormais quelques-uns de ses compatriotes, en leur partageant ses compétences, malgré des moyens limités. Pour lui, l’accès à un métier, c’est bien plus qu’un travail : c’est une dignité retrouvée et une responsabilité envers les autres. Mais son parcours ne s’arrête pas là. Thierry a choisi de transmettre ce qu’il a appris : il accompagne désormais quelques-uns de ses compatriotes, en leur partageant ses compétences, malgré des moyens limités. Pour lui, l’accès à un métier, c’est bien plus qu’un travail : c’est une dignité retrouvée et une responsabilité envers les autres, et c’est là quand la formation redonne un avenir.